Édith Ouy
Sommaire
Le château de La Brède du XIe au XVIe sièclePlan des fortifications du château de La Brède. Dessin de Léo Drouyn (La Guienne militaire, 1865).
Vue des ponts d'accès du Château de La Brède.
Vue de l'aula du château de La Brède.
Le château de La Brède aux XVIIe et XVIIIe siècles
Vue de la chambre du rez-de-chaussée de Montesquieu au Château de La Brède.
Plan historique du domaine de La Brède. XVIIIe siècle (Bordeaux, Bibliothèque municipale, LAB 4855).
Vue de la Charmille du Parc de La Brède.
Vue du Château de La Brède depuis le Tapis Vert.
Le château de La Brède après Montesquieu : entre vie familiale et lieu culturel
Le château de La Brède du XIe au XVIe siècle
« Je me fais une fête de vous mener à ma campagne de La Brède, où vous trouverez un château gothique à la vérité […] »
1Le château de La Brède est un bâtiment difficile à dater. Les premières mentions d’un seigneur de La Brède se mêlent à une fable relatant le duel en 1079 entre le seigneur de La Lande (ou Lalande), seigneur de La Brède, et le champion de l’armée de Navarre, Hernandes. La victoire du seigneur de La Lande mit fin au siège de la ville de Bordeaux. Il devait y avoir alors à La Brède une forteresse de type château de plaine, bâtie sur une motte artificielle, réalisée par la terre issue du creusement des fossés. La construction était probablement en bois, comme l’étaient la plupart des constructions aristocratiques de l’époque romane.
2En 1283, Guillaume de La Lande, seigneur de La Brède, est déclaré coupable de meurtre à Bordeaux. À la suite de quoi le lieutenant du sénéchal fait ordonner la saisie du château. Celui-ci est attaqué par le prévôt de L’Isle et très probablement détruit. Sa reconstruction après ce sac date de 1285 : c’est le premier document daté mentionnant le château de La Brède (Bémont, p. 239 et 286). En 1306, une reconstruction est autorisée par le roi d’Angleterre, dont dépend la terre de La Brède. Selon Léo Drouyn, « par la forme seule de l’ensemble de son plan, on peut assurer que le château de La Brède est une des plus anciennes forteresses de la Gironde » (La Guienne militaire, p. 348), mais des documents précis manquent pour préciser ce fait. La structure du château évolue au fur et à mesure que les fossés (c’est-à-dire les douves) sont agrandis. La première enceinte de la motte romane subsiste et on entoure de fossés une grande cour carrée, qui devient alors la barbacane du château. Ces deux éléments sont reliés pour permettre la circulation de l’eau.
3La Brède n’est pas totalement épargnée par les conflits et les conséquences de la guerre de Cent Ans. En 1419, le château est détérioré par des tirs de l’artillerie française et Jean de La Lande obtient l’autorisation par lettres patentes de fortifier à nouveau son château. Un troisième fossé elliptique est ensuite créé et relié aux deux précédents. En 1453, Jean de Lalande (1409-1491, fils du précédent) part pour l’Angleterre. Ses propriétés sont confisquées par le roi de France et le château de La Brède est donné à Louis de Beaumont, chevalier et sénéchal du Poitou, qui n’y réside pas. En 1463, le château est rendu à Jean de La Lande.
4Le château est alors entouré d’une enceinte presque circulaire de quarante mètres de diamètre. Une succession de ponts-levis protégés par des murs percés d’archères (dont certaines donnent sur le rez-de-chaussée de la tour de garde) permet un accès surveillé à la cour principale du château. On pénétrait dans celui-ci par une porte située au milieu de la façade qui donnait sur un corridor desservant une autre cour dans laquelle se trouvait le puits du château. La cour arrière était protégée par une tour saillante d’environ trente mètres de haut. À gauche du corridor était la grande salle basse qui ouvrait sur les pièces de logement pour la garnison (placées face à l’entrée de la forteresse). À droite étaient la cuisine et les communs. Au-dessus de la grande salle basse se situait la grande salle haute, ou aula, dans laquelle on trouvait une vaste cheminée avec un décor de personnages à cheval sur la hotte de la cheminée, mais aussi probablement sur tous les murs de la grande salle. C’est lors d’une visite préalable à des travaux de restauration qu’on l’on a découvert derrière les armoires de l’actuelle bibliothèque (située dans la grande salle médiévale) des restes de peintures représentants des cavaliers pouvant dater de la fin du XVe siècle (travaux entrepris en 2013). Le reste de l’étage servait de logement à la famille du seigneur.
5À la suite du mariage de l’arrière-petite-fille de Jean de La Lande, le château de La Brède devient la propriété de la famille de Penel (ou Pesnel). Jean de Penel, en 1577, fait revêtir d’un parapet les murs qui entourent les fossés. Ceux-ci sont d’ailleurs réunis en un seul ensemble, créant ainsi un grand lac. Le château n’est plus une forteresse mais devient un château d’agrément. Il ne demeure plus que trois ponts levis. Le percement des fenêtres à meneaux doit dater de cette même époque. L’intérieur du château connaît aussi des transformations : des pièces nouvelles sont placées à l’arrière de la grande salle basse et une nouvelle porte permet d’y accéder directement, sans passer par le grand corridor. Désormais, le château possède sa forme définitive, et la structure extérieure ne variera que très peu.
Le château de La Brède aux XVIIe et XVIIIe siècles
« […] le château de La Brède, que j’ai si fort embelli depuis que vous ne l’avez vu, c’est le plus beau lieu champêtre que je connaisse […] »
6Jacques de Secondat (1654-1713), le père de Montesquieu, épouse en 1686 Marie-Françoise de Pesnel (1665-1696), faisant ainsi entrer la baronnie de La Brède dans la famille de Secondat. Il est sûrement à l’origine de certains travaux à l’intérieur du château. C’est en effet à lui que l’on attribue l’installation de certaines boiseries « à la capucine » (il s’agit de boiseries en bois peintes d’une couleur sombre) en noyer et celle des cheminées de pierre peinte en accord avec les dessus de porte (motifs floraux ou paysages) des salles du rez-de-chaussée. Ce serait également Jacques de Secondat qui aurait transformé la grande salle médiévale située au premier étage en bibliothèque.
7C’est dans ce château que naît Charles Louis de Secondat le 18 janvier 1689. Il succède à son père en tant que baron de La Brède en 1713. Son influence sur le bâtiment même du château semble assez faible : il ne lance pas de grands travaux de modernisation et la description du mobilier dans son inventaire après décès (Archives départementales de la Gironde, 3 E46917) nous permet d’imaginer un intérieur très sobre, peut-être même un peu vieillot. Les pièces de mobilier sont en effet décrites comme étant « vieilles », « rapiécées et rompues ». Ce mobilier était surtout en noyer. On ne trouve pas non plus de trace de mobilier d’apparat ou d’objets d’art précieux. Mis à part le salon de compagnie du rez-de-chaussée, il n’y a pas à La Brède de grande salle d’apparat depuis que l’aula médiévale a été transformée en bibliothèque. Néanmoins, Montesquieu marque de sa présence son château car, à la fin de sa vie, il quitte la chambre des seigneurs de La Brède traditionnellement à l’étage pour une ancienne salle de garde devenue chambre au rez-de-chaussée. C’est cette chambre qui restera après la mort de Montesquieu la pièce témoin de sa vie à La Brède.
8Il faut néanmoins signaler que seuls des témoignages postérieurs à la mort de Montesquieu placent sa chambre au rez-de-chaussée : le document le plus proche chronologiquement, son inventaire après décès, ne mentionne pas une chambre particulière à son usage. En 1785, Sophie von La Roche voyage dans toute la France et ne manque pas de venir jusqu’au château de La Brède, réalisant ainsi « un vœu qui [lui] était plus sacré qu’aucun de ceux qu’[elle] n’ait jamais formé […] » (p. 207). Elle décrit le château de La Brède et précise clairement que, pour rejoindre la chambre de Montesquieu, elle a été conduite « par l’escalier en colimaçon, en passant à travers une salle haute comme une église » (p. 210), ce qui situe la chambre au premier étage, à côté de la bibliothèque. En revanche, Francisco de Miranda, en visite au château de La Brède en mars 1789, parle d’un « appartement où M. de Montesquieu venait habituellement s’asseoir devant le feu après manger » situé au rez-de-chaussée, mais également à l’étage « la chambre où il est né, dans celle où il couchait » (p. 366-367). Y aurait-il eu deux pièces utilisées dans le même temps par Montesquieu, dont une seule aurait été préservée des modifications ultérieures ? Cela expliquerait la sanctuarisation de la chambre du rez-de-chaussée, comme témoignage ultime de la présence de Montesquieu au château de La Brède.
9En revanche, Montesquieu transforme profondément les alentours du château de La Brède. Ces modifications ont deux raisons, d’abord pratiques, avec de grands travaux d’irrigation et d’assainissement des alentours du château afin de permettre la culture des terres. Cela consiste principalement en creusement de fossés et de rigoles pour assécher les prairies autour du château (lettre du 30 septembre 1744 [ OC, t. XIX, no 571] de Montesquieu à l’abbé Guasco : « […] nous planterons des bois, et ferons des prairies […] »). Les aménagements du parc ont aussi des raisons esthétiques, avec la volonté de marquer de sa présence le domaine. S’inspirant directement de l’ouvrage de Dezallier d’Argenville, publié en 1709 et qu’il achète en 1722 (Catalogue, no[‣]), Montesquieu crée dans son parc un jardin régulier, avec parterre et bosquet. Il s’agit d’un dessin en étoile double dont le tracé permet des allées de promenades qui s’entrecroisent en plusieurs points avec des petits carrefours se succédant. L’essence utilisée est le charme qui est surtout utilisé pour faire des palissades, c’est-à-dire un mur végétal, devenant ainsi « charmille » (il s’agit alors de « petits charmes d’environ deux pieds de haut [soixante centimètres], et gros par en-bas comme le petit doigt » : Dezallier d’Argenville, p. 309).
10À travers la correspondance de Montesquieu avec le maréchal de Berwick, on constate l’importance que ces travaux avaient pour Montesquieu, et l’intérêt dont témoignent ces échanges sur les techniques d’irrigation et d’aménagement. Ainsi, dans une lettre datée du 10 janvier 1724, Berwick écrit à Montesquieu : « […] j’espère que ce printemps vous me communiquerez tous vos plans, afin que je puisse en tirer des idées pour Fitz-James, et vous donner aussi mes conseils. […] » (Correspondance I, lettre 65, p. 81). Deux ans plus tard, c’est Montesquieu qui s’adresse au maréchal : « Je travaille actuellement à percer de grands bois de haute futaie et Fitz-James est mon unique modèle. Il n’y a pas jusqu’aux petites allées qui sont si jolies que je ne transporte chez moi […] » (27 juillet 1726, ibid., lettre 213, p. 243).
11Cet aspect du parc a été restauré au château de La Brède (2010-2014). Différents plans du parc ayant été découverts et analysés par Françoise Phiquepal, architecte paysagiste, cela a permis de retrouver le dessin du bosquet et de la charmille. Un grand « tapis vert » a ainsi été restauré avec ses fossés, permettant de retrouver les jeux de perspectives voulus par Montesquieu.
12Après son séjour en Angleterre (dont il revient en 1731), Montesquieu décide de créer un nouveau jardin à La Brède. Il écrit à l’abbé Guasco en août 1744 pour lui parler de son château et de ses « dehors charmants, dont [il a] pris l’idée en Angleterre ». Il s’agit « d’une succession de paysages […] qui s’ouvrent sur la campagne et invitent à la regarder comme un prolongement du jardin » (Michel Conan, p. 21). La régularité a fait son temps : place à la nature laissée (ou paraissant être laissée) à son état premier, sans intervention humaine.
13Cela se traduit à La Brède par une partition du domaine, car le jardin régulier demeure et le jardin anglais est créé sur une autre partie du parc, située au sud-est, face à la seconde chambre de Montesquieu. Ici apparaît un Montesquieu « gentleman farmer », se promenant dans ses bois et ses prairies, proche des travaux d’aménagement de son parc et concerné par tout ce qui s’y passe. C’est une des images qui restera dans l’iconographie de Montesquieu car il sera souvent représenté, dans des gravures du XIXe siècle, vêtu en chemise, marchant dans son parc ou parlant avec des personnes travaillant pour lui. Montesquieu devance aussi l’anglophilie qui sera à la mode dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Dans un ouvrage de 1842, ce sont d’ailleurs deux jeunes Anglais en visite à La Brède qui font remarquer la ressemblance entre le parc du château et leur Angleterre natale (Tastu, 1846).
Le château de La Brède après Montesquieu : entre vie familiale et lieu culturel
« Assidue veniebat » (inscription sur la façade du château de La Brède.)
14Lorsque la Révolution française éclate, la famille de Secondat ne vit plus au château de La Brède. Le fils de Montesquieu, Jean-Baptiste de Secondat, vit principalement dans son hôtel bordelais situé rue Sainte-Eulalie. C’est lui le baron de La Brède. La terre de Montesquieu (dans le Lot-et-Garonne) est revenue à sa sœur cadette, Denise, à la suite de la mort de leur père. Il est arrêté et emprisonné le 3 janvier 1794 car son fils ayant émigré, on le soupçonne de complicité contre la République. Il est libéré après vingt-sept jours de captivité et meurt peu de temps après, le 17 juin 1795.
15Charles Louis de Secondat (1749-1824), petit-fils de Montesquieu et baron de La Brède, qui s’était illustré lors de la guerre d’Indépendance américaine, quitte la France en 1792, et, après être passé en Espagne, rejoint l’armée de Condé, cantonnée en Allemagne. C’est après la défaite des armées royalistes à Quiberon en 1795 qu’il doit émigrer en Angleterre, comme permettent de le supposer des lettres datées de 1796. C’est ainsi que le château entre dans les biens confisqués à titre de biens nationaux et devant de ce fait être vendus. Cela ne se fera pas, mais l’inoccupation du lieu pendant ce temps laisse des traces et les premières années du XIXe siècle sont consacrées à faire des réparations.
16Charles Louis de Secondat, considéré comme émigré, vivant en Angleterre (il ne revient qu’une fois à La Brède, assez rapidement en 1818), c’est à son cousin, Joseph Cyrille de Secondat (1748-1826), fils de Denise de Secondat et baron de Montesquieu, qu’incombe la tâche de superviser ces travaux. La correspondance entre les deux cousins, conservée à la bibliothèque municipale de Bordeaux (Ms 2739) en fait largement état, avec de fréquents rappels des impératifs financiers. Ainsi, ce sont les charpentes qui sont en premier lieu refaites, car c’est le plus urgent. Viennent ensuite les réparations extérieures et le carrelage de la grande salle de l’étage (la bibliothèque). Ce n’est que dans un second temps qu’il est envisagé d’effectuer des réparations intérieures avec des interventions sur les cloisons, les plafonds et les fenêtres. Néanmoins, Charles Louis demande à ce qu’il n’y ait « point de changements […] dans cette vieille habitation de [s]on grand père. Sa mémoire doit être respectée dans le lieu qui lui donna naissance ». La volonté de préserver le souvenir de Montesquieu n’est pas la seule raison motivant cette demande souvent réitérée – s’y ajoute aussi le très important aspect financier. Cette volonté de figer l’héritage de Montesquieu dans l’organisation du château est respectée, et la chambre du rez-de-chaussée, où l’auteur a passé les dernières années de sa vie, ne sera pas concernée par les travaux de réaménagement du XIXe siècle.
17À la mort de Charles Louis de Secondat (1824), c’est le fils de son cousin Joseph, Prosper de Secondat (1797-1871), qui hérite de ses biens et du titre de baron de Montesquieu et de La Brède. Le château de La Brède devient le lieu de résidence de la famille et de nombreux travaux sont réalisés. La forme extérieure n’est pas modifiée, à cause de la présence des douves, mais l’habillage du château, sa distribution et ses aménagements intérieurs marquent à la fois l’évolution du goût vers style néo-gothique ou troubadour de plus en plus en vogue, et celle de la manière de vivre à l’intérieur d’un château. La noblesse s’embourgeoise, ce qui a des répercussions sur les aménagements intérieurs.
18On peut alors compter trois grandes phases de travaux. La première est l’œuvre de l’architecte Henri Duphot qui est à l’origine vers 1834 du crénelage de la façade principale et des fenêtres ogivales de la salle à manger, créée au XIXe siècle elle aussi. Viennent ensuite les travaux de Gustave Allaux, dans les années 1863-1864. La façade est à nouveau remaniée avec un ajout probable de fenêtres dans sa partie haute. Dans le même temps, il est d’abord prévu de modifier le grand escalier ; celui-ci sera finalement entièrement reconstruit par Dubert.
19Mais ce sont surtout les travaux dirigés par Paul Abadie (1812-1884), élève d’Eugène Viollet-Le-Duc, assisté par Jean Valleton (1841-1916) qui modifient l’organisation du château. Ils ont lieu entre 1870 et 1877. La scission entre pièces historiques et pièces de vie se fait plus nette. Les salles d’habitation sont largement modifiées et leur distribution est modernisée par un système de couloirs jusqu’ici inexistant. La volonté de commodité touche aussi les parties réservées aux domestiques et une partie du grenier est transformée en chambres de bonnes. Ces travaux sont effectués alors que Charles de Secondat (1833-1900, fils du précédent) est devenu baron de La Brède.
20La modernisation du château de La Brède ne modifie pas la volonté de préserver intacte la trace de Montesquieu. Des visiteurs demandent à se recueillir dans la chambre où Montesquieu avait passé la fin de sa vie, d’abord des sociétés savantes ou des académies locales : ainsi, la société archéologique du Tarn-et-Garonne est reçue au château de La Brède le 23 octobre 1890 et laisse de sa visite une description très détaillée (Bordeaux, bibliothèque municipale, Ms 2750). La volonté de venir visiter le château de La Brède est néanmoins plus ancienne : a déjà été évoquée la visite de Sophie von La Roche qui nous a laissé le premier témoignage d’une visiteuse à La Brède. Il faut en ajouter d’autres : La Brède devient un passage obligé pour tout auteur en voyage en Gironde. Stendhal, par exemple, nous laisse une description assez précise de ce qu’il a pu voir au château de La Brède, lors de sa venue en 1838 (il situe d’ailleurs la chambre de Montesquieu au rez-de-chaussée : p. 99-100).
21Peu de documents nous renseignent sur l’histoire du château au XXe siècle. Après les travaux dirigés par Paul Abadie, il apparaît que le château ne connaît plus de modifications ni dans sa structure extérieure, ni dans son organisation intérieure. Les deux conflits mondiaux du XXe siècle n’ont pas eu d’impacts majeurs sur le domaine de La Brède, et cela, bien que des troupes allemandes aient occupé le domaine de La Brède lors de la Seconde Guerre mondiale. Le château a servi également pendant cette période de lieu de conservation pour des œuvres et objets venant de l’est de la France.
22Tout comme les débuts de l’histoire du château de La Brède se confondent avec une fable, c’est une mythologie moderne représentant Montesquieu en ses terres qui prend peu à peu la place des renseignements historiques. Le château cesse d’être une résidence familiale en 2004 au décès de la comtesse Jacqueline de Chabannes pour devenir un lieu culturel et touristique, chacun cherchant la trace de Montesquieu à La Brède.
Bibliographie
Montesquieu, Correspondance I (1700-1731), OC, t. XVIII, Oxford, Voltaire Foundation, 1998 ; Correspondance II (1731-1747), OC, t. XIX, Lyon/Paris, ENS Éditions/Classiques Garnier, 2014.
Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville, La Théorie et la Pratique du jardinage où l’on traite à fond des beaux jardins (1re édition 1709), Arles, ENSP, Actes Sud, 2003.
Sophie Von La Roche, Journal d’un voyage à travers la France 1785, 1re édition 1787, traduction Michel Lung (dir.), Bordeaux, Les Éditions de l’Entre-deux-Mers, 2012.
Francisco De Miranda, Colombeia. Segunda seccion, el viajero ilustrado 1788-1790, t. VIII, Caracas, Ediciones de la Presidencia de la Republica, 1988 (trad. Françoise Provost, en cours).
Charles Grouet, Notice sur le château de La Brède, Bordeaux, Ramadié, 1839.
Amable Tastu, Alpes et Pyrénées : arabesques littéraires composées de nouvelles historiques, anecdotes, description, chronique et récits divers, Tours, A. Mame, 1846.
Henri Ribadieu, Les Châteaux de la Gironde, Bordeaux, J. Dupuy, 1856.
Léo Drouyn, La Guienne militaire, Bordeaux-Paris, Didron, 1865.
Edouard Guillon, Les Châteaux historiques et vinicoles de la Gironde avec la description des communes, la nature de leurs vins et la désignation des principaux crus, tome 4e, Bordeaux, chez Coderc, Degreteau et Poujol, 1869.
Charles Bémont, Rôles Gascons, t. II (1173-1290), Paris, Imprimerie Nationale, 1900.
Stendhal, Voyage dans le Midi de la France, Paris, Gallimard, 1992.
Louis Desgraves, Le Château de La Brède, Bordeaux, Bière, 1970.
Jacques Gardelles, Les Châteaux du Moyen Âge dans la France du Sud-Ouest : la Gascogne anglaise de 1216 à 1327, Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1972.
Jacques Gardelles, Châteaux de la Gironde, Paris, Nouvelles éditions latines, 1981.
Jacques Gardelles, Le Guide des châteaux de France. Gironde, Hermé, 1981.
Louis Desgraves, Montesquieu, Paris, Mazarine, 1986.
Jean-Paul Avisseau et Claude Laroche, « Le château de La Brède et l’architecte Paul Abadie », Revue archéologique de Bordeaux, tome 86, 1995, pages 105 à 128.
Michel Conan, Dictionnaire historique de l’art des jardins, Paris, Hazan, 1997.
Louis Desgraves, Inventaire des documents manuscrits des fonds Montesquieu de la bibliothèque municipale de Bordeaux, Genève, Droz, 1998.
Philippe Durand, Le Château-fort, Bordeaux, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1999.
Marie-Madeleine Martinet et Laurent Châtel, Jardin et paysage en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, Paris, CNED, Didier Érudition, 2001.
François Cadilhon, Jean-Baptiste de Secondat de Montesquieu. Au nom du père, Talence, Presses universitaires de Bordeaux, 2008.
Catherine Volpilhac-Auger, Un auteur en quête d’éditeurs ? Histoire éditoriale de l’œuvre de Montesquieu (1748-1964), Lyon, ENS Éditions, 2011.