Discours sur les motifs qui doivent nous encourager aux sciences

Pierre Rétat

1Élu directeur de l’académie de Bordeaux pour la seconde fois le 28 août 1725, Montesquieu prononça ce discours lors de la séance d’ouverture du 15 novembre.

2Un texte des Pensées (no 1265), sous le titre « Exemples particuliers des conquêtes des Espagnols dans les Indes » est presque identique au début de ce discours, mais centre davantage le propos sur les méfaits de la superstition, de la croyance aux miracles et aux prodiges. Il semble qu’il s’agit (comme le no 1263, dont des alinéas sont également repris dans ce discours) de matériaux qui ont servi à Montesquieu en 1725, et que le secrétaire E a recopiés dans les Pensées entre 1734 et 1739.

3Ce discours ne brille pas par la cohérence des parties qui le composent. Montesquieu semble avoir rassemblé, pour répondre aux obligations de sa charge académique, des arguments disparates et mal assortis. Pour illustrer l’utilité des « arts et des sciences » il commence par un développement d’allure originale, celui même qu’on retrouve dans les Pensées : si un Descartes était né au Mexique ou au Pérou avant la conquête espagnole, il aurait répandu des principes de physique qui, dissipant les préjugés de ces peuples, leur auraient facilement permis de repousser les envahisseurs.

4Après quoi il énumère cinq autres motifs de se consacrer aux sciences, rapidement esquissés, le plus longuement évoqué consistant dans un lieu commun (l’amour de l’étude fait le bonheur de notre vieillesse, lorsque les autres plaisirs nous ont fui).

5Pour finir, quelques mots sur l’utilité des belles lettres, des « livres de pur esprit » dont la pratique permet de rendre les sciences moins sèches et leurs découvertes plus accessibles, et une allusion élogieuse aux Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle.

Bibliographie

Manuscrits

BM Bordeaux, https://selene.bordeaux.fr/in/imageReader.xhtml?id=BordeauxS_B330636101_Ms_1914_002&pageIndex=1&mode=simple&highlight=montesquieu%20motifs&selectedTab=thumbnail (autograph) and 828/vi(autographe) et 828/vi, no 9.

Première publication

La Décade philosophique, littéraire et politique, no 7, 10 frimaire an V (30 novembre 1796).

Édition critique

OC, t. VIII, p. 489-502 (éd. Sheila Mason).